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Federer-Nadal, une finale à consommer sans modération

Roger Federer et Rafael Nadal se retrouvent en finale de l’Open d’Australie ce dimanche presque six ans après leur dernier affrontement à ce stade d’un Grand Chelem. Si l’enjeu de cette rencontre à venir reste crucial, c’est plutôt la circonstance de leur retrouvaille qui interpelle le monde du tennis.

Attention, cette nouvelle risque de faire perdre pieds à un bon nombre d’entre vous. Federer et Nadal sont en finale d’un Majeur ! Enterrés par la quasi-totalité des spécialistes suite à une saison 2016, il est vrai, fantomatique, le Suisse et l’Espagnol n’ont pas dit leur dernier mot. Loin de là. Le premier nommé perturbé par des blessures au genou et au dos quittait prématurément la scène internationale après sa demi-finale perdue à Wimbledon face à Raonic prenant un congé de six mois bien mérité. Le second très loin de son meilleur niveau accumulait les contre-performances pour finalement se retirer de la course au Masters à cause de douleurs au poignet en novembre dernier.

Arrivés en Australie avec peu de certitudes, les deux protagonistes ont, tour à tour et au fil des matchs, affiché un niveau de jeu remarquable digne de leurs plus grandes années en profitant aussi des sorties de route inattendues des deux premières têtes de série du tournoi Andy Murray et Novak Djokovic pour se hisser en finale. Alors qu’on lui promettait l’enfer, Federer s’est défait de trois Top 10 sur sa route. Dans l’ordre, Berdych, Nishikori et Wawrinka en demi-finale. Nadal a, lui, réussi à se sortir des griffes du jeune Alexander Zverev au 3e tour avant de dompter Milos Raonic et venir à bout d’un Grigor Dimitrov monstrueux en demi-finale après cinq sets d’une intensité rare et près de 5h de jeu. Impensable il y a de ça deux semaines, une finale Federer-Nadal aura bien lieu dimanche sur la Rod Lever Arena.

Sur le papier, avantage Nadal…

Ce n’est un secret pour personne, Nadal mène dans les confrontations directes face à Federer. Et très largement. 23-11 au total, 6-2 en finale de Grand Chelem et même 3-0 à l’Open d’Australie. Son arme fatale face à son meilleur ennemi ? Le lift de coup droit. Simple mais compliqué à la fois en fait. Le Majorquin s’est systématiquement tenu à pilonner le revers à une main du Bâlois incapable de redonner de la vie à une balle qui n’en finit plus de prendre de la vitesse et de la hauteur à la sortie du rebond. Vous me diriez alors que Federer compte tout de même quelques victoires à son actif face à Nadal. En effet, le Suisse connait son adversaire sur le bout des doigts et sait ce qu’il a à faire pour remporter un cinquième titre à Melbourne. Trois éléments demeurent toutefois essentiels : se doter d’une qualité de service irréprochable, avoir un taux élevé de balles de break converties et écourter au maximum les échanges. En somme, prendre des risques. Si, et seulement si, ces trois conditions sont réunies, Federer aura de grandes chances de l’emporter dimanche. Un aspect de ce choc reste encore en suspens : l’ascendant psychologique de l’Espagnol sur le Suisse entretenu tout au long de leurs batailles épiques depuis bientôt treize ans maintenant. En suspens, parce qu’ils ne se sont affrontés seulement qu’une fois lors des trois dernières années…avec une victoire de Roger Federer à la clé.

Profitez, profitez et profitez !

18e Grand Chelem pour Federer ou 15e majeur pour Nadal ? Qu’importe l’issue finale, l’histoire du tennis va s’écrire dimanche. Mais est-ce vraiment la chose principale à retenir de cette rencontre à venir ? Le contexte est trop inédit pour se limiter à un titre en GC de plus ou de moins. Ce Federer-Nadal est l’occasion rêvée de faire un bon vers le passé, contempler une dernière fois peut être ces deux immenses champions en découdre en finale d’un majeur, admirer une rivalité unique en son genre en voie d’extinction. Federer vs Nadal, c’est la sagesse contre la combativité, une élégance pure contre une rage de vaincre à toute épreuve. C’est deux styles de jeu diamétralement opposés et à la fois éminemment complémentaires au cheminement logique de la petite balle jaune. Federer et Nadal, c’est aussi une amitié et une admiration mutuelle, chacun admettant être le plus grand fan de l’autre. Enfin, ce sont des rendez-vous hors norme sur le plan émotionnel comme en témoigne la dernière finale jouée à Melbourne en 2008 entre les deux hommes. Le jour où…Nadal a fait pleurer Federer.

 

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