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« Federer est bon, Federer est grand ! »

Au bout d’une bataille légendaire, Roger Federer tient enfin son 18e titre en Grand Chelem suite à sa victoire en cinq manches (6-4, 3-6, 6-1, 3-6, 6-3) contre Rafael Nadal à Melbourne. À 35 ans, le Suisse remporte un cinquième Open d’Australie, sept ans après son dernier sacre sur le Sixième continent.

Insatiable Roger Federer ! Revenu d’une période de six mois sans jouer, le Maestro a déjoué tous les pronostics lors de cette quinzaine australienne. Match après match, le Bâlois n’a cessé de démontrer pourquoi il demeure unique dans les hautes sphères du tennis. Et cette finale en apothéose contre son plus grand rival Rafa Nadal n’en déroge pas à la règle ; l’accomplissement d’une carrière phénoménale toujours en train de s’écrire. Se hisser au dernier round d’un majeur après six mois de convalescence est une chose. Battre Rafael Nadal, l’homme qui a tant fait souffrir le Suisse durant toutes ces années passées sur le circuit, en est une autre. Du premier au dernier jeu de la partie, « Rodgeur » a été énorme mentalement luttant à armes égales avec son adversaire dans ce domaine du jeu si souvent préjudiciable par le passé. Sa joie indescriptible à l’issue du dénouement final en est la parfaite illustration.

Mais le chemin vers ce 18e titre en Grand Chelem tant attendu a pris longtemps à se dessiner. Un premier set rondement mené par Federer avec seulement un petit point perdu derrière sa première balle de service donnait le ton de la rencontre. Ensuite, la réplique de Nadal n’a pas tardé à se faire sentir : un cinglant 4-0 pour l’Espagnol à l’entame de la deuxième manche lui a permis de recoller au tableau d’affiche. Retrouvant son fabuleux tennis d’attaque au troisième set, le Suisse a repris les commandes de la rencontre bien aidé par une qualité de service à la hauteur de l’évènement. Totalement dépassé par la justesse des coups de son meilleur ennemi, Nadal a remis davantage d’intensité dans ses frappes profitant aussi de quelques moments d’égarements de Federer au service en début de quatrième manche pour remettre les compteurs à zéro. Vous l’auriez compris, 2 sets par tout, balle au centre !

Un cinquième set d’anthologie

Comme si cela pouvait se terminer autrement. Une ultime manche pour départager ces deux grands champions, une manche pour l’Histoire avec un grand H. Une manche qui malheureusement aboutira sur un vainqueur et un vaincu. Parce que le tennis est un sport cruel qui ne laisse aucune place à un match nul, à un partage équitable des points. Ce set décisif coïncide avec une montée fulgurante du niveau de jeu affiché par les deux hommes durant la partie et pratiquement au même moment. Ce qui n’a pas été le cas auparavant ; chacun dominant l’autre au cours de leurs manches remportées. Très franchement, jamais je n’aurais parié sur une victoire de Roger Federer en 5 sets. Sa capacité à tenir sur la longévité mentalement et physiquement face à un adversaire aussi redoutable que Rafa Nadal en est la principale raison. Mais, comme contre Nishikori en huitième et Wawrinka en demi-finale, le Maitre a une nouvelle fois bluffé tout son monde. Impressionnant en fond de terrain, l’homme aux 18 titres du GC désormais (record absolu) a combattu les yeux dans les yeux avec Nadal s’appuyant sur un revers phénoménal enlevant considérablement du temps au Majorquin pour imprégner son lift habituel en coup droit. Alignant cinq jeux d’affilé après avoir cédé son engagement en ouverture de set, le Bâlois triomphe enfin en finale d’un majeur, quatre ans et demi après sa dernière victoire en Grand Chelem (Wimbledon 2012) et n’en finit plus d’écrire l’histoire du tennis moderne.

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