Cette année, le dernier carré de Flushing Meadows n’est pas exactement comme celui qu’on avait imaginé à la fin du tirage au sort. Exit Murray, Nadal ou encore le retour au premier plan de l’argentin Jan Matin Del Potro pour les demi-finales du dernier tournoi du Grand Chelem de l’année 2016 et place à deux affiches très alléchantes Djokovic-Monfils et Wawrinka-Nishikori sur le court Arthur Ashe vendredi. Situation, parcours et chance de victoire des quatre intéressés.
Novak Djokovic : le favori
.Sa forme actuelle
Après cinq premiers mois de compétition encore une fois stratosphériques glanant son sixième Open d’Australie ainsi que son tout premier titre à Rolland Garros notamment, le numéro un mondial a connu un été pluvieux avec deux énormes contre-performances à la clé : la première à Wimbledon éliminé dès le 3ème tour par l’américain Sam Querrey et la seconde aux Jeux de Rio sorti dès son entrée à la compétition par le futur finaliste du tournoi Juan Martin Del Potro qui faisait son grand comeback sur le circuit suite à un an et demi passé en dehors des courts. Pas les meilleures conditions donc pour préparer l’US Open.
.Son parcours
Aussi fou que cela puisse paraitre, le serbe a bénéficié de trois forfaits depuis le début de Flushing Meadows ! C’est tout simplement du jamais vu depuis 1968 et le début de l’ère Open. Jiri Vessely au 2e tour, Mikhail Youzhny en seizième et Jo Tsonga en quart de finale ont tous les trois jeté l’éponge au cours de leur match respectif face au « Djoker ». Nole arrive donc dans le dernier carré avec peu de certitudes sur le plan tennistique mais avec le plein de ressources physiques.
.Ses chances de victoire finale
50%. Avec seulement six heures et demi de jeu passées sur les courts, Djokovic a toutes les cartes en main pour aller chercher un petit Chelem cette année encore, c’est-à-dire remporter trois des quatre Grand Chelem du circuit. Son vécu des derniers carrés et son statut de numéro un mondial incontestable le placent dans la peau du favori.
Stan Wawrinka : l’outsider
.Sa forme actuelle
Comme souvent avec Stan The Man, sa constance à figurer tout en haut de l’affiche pose problème. Couronné à Chennai, Dubaï et Genève en 2016, le suisse a éprouvé beaucoup de difficultés à briller dans les tournois majeurs cette saison, souvent sorti prématurément dans le tableau par des joueurs moins bien classés que luià l’ATP. Désireux de souffler un peu, Wawrinka n’a pas disputé les JO de Rio au mois d’Août en faveur de son pays natal. Etait-ce un choix judicieux ? Un troisième titre en Grand Chelem en trois ans à l’issu de ce week-end newyorkais ferait figure de réponse parfaite aux détracteurs du joueur entrainé par Magnus Norman.
.Son parcours
Sorti indemne du piège espagnol Fernando Verdasco au premier tour, le numéro trois mondial a connu un chemin semé d’embuches pour se hisser en demi-finale de l’US Open. Mené deux sets à un par Daniel Evans au 3ème tour, Stan a trouvé les ressources nécessaires afin d’écarter le britannique de sa route vers les sommets. Mais son match référence reste son quart de finale rondement mené et bouclé en quatre sets (7-6, 4-6, 6-3, 6-2) contre Del Potro. Preuve que l’helvète est toujours capable de terrasser les tous meilleurs.
.Ses chances de victoire finale
25%. Plus le suisse avance dans les tournois majeurs, plus il devient très difficile à battre. Stan Wawrinka, c’est deux titres du Grand Chelem en deux finales disputées. Sa capacité à élever son niveau de jeu dans les grands évènements fait donc de lui l’outsider idéal à la conquête du trophée newyorkais.
Kei Nishikori : le fauteur de troubles
.Sa forme actuelle
Gêné par des pépins physiques qui a réellement empêché Nishikori de prendre son envol pendant la première moitié de saison, le japonais a enfin lancé son année 2016 avec successivement une finale perdue face à Novak Djokovic au Masters 1000 de Toronto et une médaille de bronze acquise à Rio en triomphant de Raphael Nadal. Timing parfait pour retrouver toutes ses sensations puisque Flushing Meadows est le tournoi du Grand Chelem où le protégé de Michael Chang a le plus briller avec une finale perdue en 2014 contre Maric Cilic.
.Son parcours
Trois premiers tours pour se roder face à des adversaires plus qu’abordables (Becker, Khachanov et Mahut) mais avec, néanmoins, un set de perdu à chaque rencontre et le japonais filait vers la deuxième semaine de compétition. C’est à partir de là que la tête de série numéro 7 du tournoi connait une montée en puissance. Un huitième de finale très convaincant et plié en trois manches face au géant croate Ivo Karlovic laissa ensuite la place à la surprise de la quinzaine newyorkaise : la sortie de route du double champion olympique et du tube de l’été Andy Murray provoquée par l’opportuniste et persévérant Kei Nishikori.
.Ses chances de victoire finale
20%. Pour un premier sacre en tournoi majeur, on verrait bien le japonais s’imposer à New York du fait de son historique déjà fournie avec ce Grand Chelem. Nishikori est même invaincu contre les membres du Top 10 à l’US Open (Djokovic en 2014, Murray en 2016) ce qui en fait un fauteur de trouble par excellence.
Gaël Monfils : l’invité surprise
.Sa forme actuelle
Suite à des années de galère marquées par des problèmes personnels et des blessures récurrentes, Gaël Monfils réalise une année 2016 aboutie. Revenu à son meilleur niveau, en témoigne cette deuxième demi-finale en Grand Chelem acquise dans sa carrière, le showman français ne cesse de gagner des places au classement ATP grâce à ses bonnes performances en Masters 1000 (finaliste à Monte-Carlo ou encore demi-finaliste au Canada). Lundi prochain, Monfils aura la joie de retrouver le Top 10 mondial où il figurait pour la dernier fois en 2011 et ceci peu importe le dénouement de la compétition.
.Son parcours
Le choc annoncé en quart de finale contre Nadal n’a finalement pas eu lieu. La faute à un Lucas Pouille exceptionnel mais épuisé pour aller chercher un nouvel exploit face à son homologue français. À l’image de cette rencontre, Monfils n’a connu aucune mésaventure au courant de ses précédents matchs, tous remportés en trois sets. Il est d’ailleurs le troisième joueur tricolore de l’ère Open à se qualifier pour les demi-finales d’un tournoi majeur sans perdre la moindre manche !
.Ses chances de victoire finale
5%. Muller, Satral, Almagro, Baghdatis et Pouille : Monfils a réalisé un sans-faute mais n’a pas encore été véritablement testé. Problème, son prochain adversaire s’appelle Novak Djokovic…. Voilà pourquoi il est l’invité surprise de ce splendide carré d’as.
