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Débat : Quelle place occupe l’aspect financier dans l’univers footballistique ?

Autrefois perçu de façon secondaire, le domaine financier est le plus souvent source de motivation aujourd’hui dans le monde du ballon rond tant du côté des joueurs et de leurs représentants que des dirigeants de type présidents ou encore actionnaires.

Mais le football n’a pas toujours été un milieu centré autour de l’argent. Il faut dire que, avant l’arrivée d’importants actionnaires désireux d’investir associée aux liquidités qui vont avec, les clubs ne pouvaient posséder un maximum de trois joueurs étrangers seulement dans leur effectif. Cette norme favorisait les traditionnels mastodontes européens de ce sport et les installait sur le toit de l’Europe comme l’Ajax Amsterdam et le Bayern Munich dans les années 70 mais pas seulement… Elle permettait également  aux joueurs de rester dévouer à leur club formateur, un attachement à une unique institution de plus en plus rare de nos jours. Heureusement, il existe toujours une exception à la règle; on peut prendre comme exemple la carrière irréprochable de Carlès Puyol au FC Barcelone.

La « trahison » envers son équipe de cœur peut s’expliquer en grande partie par les salaires exorbitants proposés par les puissances émergentes et privilégiés par les acteurs de la discipline. Des investissements de masse sont alors venus d’hommes d’affaires qui ont soient fait fortune dans l’immobilier entre autre tel que le propriétaire russe du Chelsea FC Roman Abramovitch ou viennent d’une dynastie de poids comme le Président qatari du Paris Saint-Germain Nasser El-Khelaifi.

Pour pouvoir utiliser leur patrimoine de la meilleure manière possible et renforcer les équipes qu’ils représentent, ces personnalités doivent passer par le marché des transferts, histoire de peaufiner ou de réorganiser le staff technique et le groupe de joueurs. Pendant cette période, les départs de jeunes talents issus de championnats de moindres standings sont extrêmement fréquents au fil des années. Le continent américain (Brésil, Argentine, Mexique, etc) est sans aucun doute le plus touché. Comme illustration, on peut citer l’ailier Lucas Moura quittant son pays natal dès son dix-neuvième anniversaire pour signer avec le club de la capitale parisienne et son projet à court ou moyen terme afin de devenir rapidement un grand d’Europe. Si ces clubs pratiquent un recrutement de plus en plus basé sur la jeunesse en travaillant sur un champ de recherche très fermé, il existe même un marché de mineurs aussi en expansion où plusieurs clubs n’hésitent pas à y entrer ; l’interdiction de recrutement du FC Barcelone accusé d’infractions dans le recrutement de joueurs mineurs en Aout 2013 et applicable sur les deux années qui suivirent cet évènement en est l’exemple parfait. Ainsi, cette règle sonne comme un rappel à l’ordre de la FIFA envers les divers acteurs du ballon rond.

Parallèlement, une toute nouvelle règle appelée le Fair Play Financier (FPF) admet une doctrine simple : « on ne dépense pas plus d’argent qu’on encaisse » et voit le jour à la demande de nombreux investisseurs. De ce fait, elle permet de geler les éventuelles liquidités disponibles d’actionnaires afin de les empêcher de construire des équipes « all-stars » pour employer un terme du basket. Le FPF subit, toutefois, beaucoup de critiques par rapport aux sanctions qu’elle inflige à certains clubs et pas à d’autres malgré son acceptation par tous.

Au fur et à mesure que les années passent, l’aspect financier prend une part considérable dans le monde du football et affecte ou avantage les intervenants. Par ailleurs, des règles et des normes ont été, sont et seront mises en vigueur pour institutionnaliser cet univers qui ne connaît jamais de crises.

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